Paille, Terre, Pierre / Une expostion de Karine Bonneval, Gabrielle Manglou et Louis Pierre-Lacouture

Du 4 octobre au 20 décembre 2025 (sur rendez-vous)
Saints-en-Puisaye (La maison Composer)


Durée / Horaire : Vernissage gratuit et ouvert à tous le 4 octobre 2025 à 18h / Ouvert tous les jours sur rendez-vous jusqu'au 20 décembre 2025
Accès : Entrée libre
Email : [email protected]
Site web : www.lamaisoncomposer.fr/programmation/paille-terre-pierre
Organisateur : l'association Composer


Paille, Terre, Pierre

Une expostion de Karine Bonneval, Gabrielle Manglou et Louis Pierre-Lacouture

Dans le paysage poyaudin, où la terre façonne depuis des siècles l’identité d’un territoire, à l’invitation de la maison Composer trois artistes et trois habitant·e·s tissent, depuis 2024, des dialogues inédits entre gestes ancestraux et créations contemporaines.

À travers cette résidence de création une question : comment les savoir-faire locaux (culture de champignons, céramique et poterie) deviennent les vecteurs d’une réflexion sur notre rapport au vivant et au temps. Entre le domestique et le sauvage, entre l’éphémère mycélien et la permanence minérale, entre les strates du sol et les vibrations de la pierre, l’exposition Paille, Terre, Pierre révèle les liens invisibles qui unissent nos gestes quotidiens aux rythmes géologiques.

Les duos formés incarnent une philosophie du faire-ensemble où la transmission des savoirs se mêle à l’expérimentation artistique. Dans les bottes de paille où Zoltán Babos cultive ses champignons, Karine Bonneval capte les sons du mycélium et tente d’établir une communication inter-espèces par la musique ; la terre modelée par Judith Lasry se transforme en autels domestiques sous les mains de Gabrielle Manglou ; les pierres collectées autour de l’atelier de Lorraine Patoir chantent grâce aux dispositifs de Louis Pierre-Lacouture.

Cette exposition nous invite à écouter ce que nous disent les matières, à découvrir la poésie des gestes artisanaux, et à repenser nos cohabitations avec le monde minéral, végétal et fongique.

Karine Bonneval & Zoltán Babos
Les murmures du mycélium
Entre les blocs de culture de pleurotes et de shiitakés de Zoltán Babos, Karine Bonneval déploie des protocoles d’écoute et d’apprivoisement mutuel. S’inspirant de John Cage, mycologue passionné et compositeur reconnu, elle enregistre les infimes variations sonores qui traversent les substrats de paille tout en diffusant aux champignons des compositions expérimentales. Cette recherche sur les notions d’aramu et d’ikiamia – le cultivé par les humains versus le cultivé par les esprits, selon les Achuar – questionne nos catégories de domestique et de sauvage. Les blocs de culture « libérés » dans la prairie deviennent les témoins d’un ensauvagement contrôlé, tandis que des casques ensemencés de mycélium invitent les visiteur·euse·s à une immersion dans l’univers acoustique fongique. La vidéo Kino Grib de Marc Plas s’intégre et dialogue avec l’installation de Karine, les champignons y apparaissent révélant la place singulière qu’occupent les fungi dans notre imaginaire cinématographique.

Gabrielle Manglou & Judith Lasry
Strates et rituels du sol
Dans l’atelier de Judith Lasry, où les émaux naissent des cendres de vigne, Gabrielle Manglou plonge dans une exploration sensible du sol comme matière première et territoire symbolique. « Le monde est boue, le monde est vase, le monde est debout », entre ces états de la terre, l’artiste déploie une recherche sur le pli, la structure à partir du mou, les gestes premiers. Dans ce paysage poyaudin où le sol immense prend possession du ciel, elle façonne des objets-références : socles, autels, récipients qui interrogent notre rapport à la terre nourricière et exploitée. Entre ce territoire paysan imposant et les mémoires des plantations de son enfance, elle tisse des liens entre les gestes domestiques du dedans et du dehors. Les émaux expérimentaux à base de cendres de bananier créent un dialogue entre territoires, entre l’ici et l’ailleurs, entre ce qui est considéré comme exotique et ce qui est familier. Ces pièces, « bijoux paysans » et « autels d’excuses », captent l’humilité face à la terre, les intentions enfouies dans le sol travaillé jusqu’à l’usure. Disposées sur des bûches-étagères et des socles de paille, elles forment un paysage d’objets où se mélangent le recueillement et le quotidien, invitant le spectateur à construire sa propre narration à travers ces jalons ouverts.

Louis Pierre-Lacouture & Lorraine Patoir
La mémoire vibrante des pierres
Avec Lorraine Patoir, Louis Pierre-Lacouture donne voix aux pierres silencieuses de la Puisaye. Les céramiques creuses en grès local, incrustées de fragments minéraux et augmentées d’électronique, deviennent des corps sonores.Ces « phonolites » – pierres qui parlent – estompent la frontière entre le manufacturé et le naturel, l’électronique et le minéral. Elles invitent à une écoute du temps long géologique tout en célébrant le temps présent des gestes potiers. Les cristaux de porcelaine qui «poussent» sur les tomettes estampées évoquent une géologie accélérée, une musique matérielle sans compositeur qui nous relie aux mouvements tectoniques comme aux mains qui façonnent l’argile.


Localisation
13 route des Piloux, 89520, Saints-en-Puisaye
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