L'effacement / Par Robert Trenton Compagnie

Un fils se raconte à sa mère, frappée par la maladie d'Alzheimer. Entre réel mordant et onirisme, Pascal Tokatlian met en scène un duo augmenté par l'objet, tendu vers le temps passé et ce qu'il reste à en sauver.

Comédien, Pascal Tokatlian s'est distingué dans de grandes aventures théâtrales, auprès de Didier-Georges Gabily, Matthias Langhoff, Jacques Lassalle... Auteur et metteur en scène, acteur encore, il suit un chemin autobiographique guidé par la nécessité de perpétuer une mémoire. L'Effacement chronique le retour d'un fils auprès de sa mère, frappée par cette maladie de l'âge qui oblige « à faire le deuil d’une personne alors qu’elle est encore vivante ». Dans une demie solitude contrainte, entre rêve et réel, ce fils parle et se remémore pour faire pièce à l'oubli. Fragment après fragment, par séquences presque cinématographiques, L'Effacement progresse, mais la parole obstinée veille, comme un ultime acte de foi dans la vie et dans le pouvoir réparateur du théâtre.